GUIDE TOURISTIQUE A DESTINATION DES ILES GRECQUES : VOYAGE SUR L'ILE DE KASTELLORIZO (MEGISTI)

DESCRIPTIF, GEOGRAPHIE DE L'ILE DE KASTELLORIZO (MEGISTI) :

Kastellorizo est un point minuscule perdu à l'extrémité de la Grèce, au bout sud est de la mer Égée, le long des côtes turques, si proche de l'Asie mineure qu'il serait possible de traverser le bras de mer à la nage (pour un bon nageur : 2,5 km). L' îlot le plus oriental de la Grèce fait 9 km2 et 250 à 300 habitants environ y vivent dans un seul village véritable. Le nom ancien de l'île Megisti signifie « la plus grande » par rapport aux autres îlots proches aux noms anciens : Strongylé la ronde (comme Santorin) ou Roghi, mais elle est vraiment petite avec ses 9 km2 et elle se parcourt à pied.
Beaucoup de maisons ont été détruites lors de la dernière guerre et beaucoup d'habitants sont partis vers des cieux plus cléments (Etats-Unis, Australie, etc...) si bien que l'île jusqu'en dans les années 1985 est demeurée à l'écart du développement touristique et presque à l'abandon du fait de son isolement. La construction d'un petit aéroport a permis de désenclaver l'île et de lui fournir une ouverture que les rares bateaux ne permettaient pas.
Un petit aéroport permet maintenant d'accéder à cette île perdue où il n'y a pas grand chose à faire sinon profiter d'une mer limpide (sans plages véritables), de la beauté de son petit village aux maisons néoclassiques du 19ème siècle (période d'un important développement commercial maritime), de ses églises et de ses petits monastères disséminés dans l'arrière pays, de l'hospitalité de ses habitants.

MYTHOLOGIE, HISTOIRE DE L'ILE DE KASTELLORIZO (MEGISTI) :

L'île a été habitée dès les temps préhistoriques, sans doute par des cariens et des Lyciens venus des côtes d'Asie mineure proches. A l'époque mycénienne, une citadelle avec des murs cyclopéens est construite. L'île est sans doute un port pour les navires minoens et mycéniens qui sillonnent la Méditerranée. Après la fin de la civilisation mycénienne, les doriens qui arrivent en Grèce s'implantent sur les îles à partir du 9ème et 8ème siècle avant J.C et sur Kastellorizo qui est, à cette époque, appelée Mégisti. Les doriens construisent des acropoles fortifiées à l'emplacement de la ville actuelle qui est située au fond d'une baie protégée et à Palaiokastro (ce sont les mêmes doriens qui construisirent à Kos et à Rhodes les principales cités ainsi que celles de la côte d'Asie mineure : Cnide, Halicarnasse). Les perses conquièrent Megisti en 496 avant J.C. Des fouilles ont permis de trouver différents objets (poteries, haches de pierre de type crétoise) mais aussi une couronne en or qui est exposée au musée archéologique d'Athènes (datée de l'époque classique 4ème siècle avant J.C). L'île fût, la plupart du temps, dépendante d'autres puissances régionales dont Rhodes. Elle restera sous domination de Rhodes (à quelques exceptions près) jusqu'à la période romaine.
Sous l'empire byzantin, l'île subira plusieurs fois les attaques de pirates puis fût conquise par les chevaliers de Saint Jean vers 1310, avant de passer pour de brèves périodes entre les mains du sultan d'Égypte puis du roi de Naples (c'est à cette période qu'elle prend le nom de Kastellorizo : nom dérivé de l'italien castello rosso la citadelle rouge car la terre de l'île est ferrugineuse et à dominante rouge comme la forteresse construite par les chevaliers). En 1512, les turcs la conquièrent. Pendant cette période agitée les habitants créent une flotte marchande, ces navires prendront une part active lors de la guerre d'indépendance de 1821 mais comme beaucoup d'autres elle restera sous la coupe des turcs à partir de 1833. Elle obtient des privilèges spéciaux pour sa flotte si bien que Kastellorizo devient une île riche et très peuplée (jusqu'à 15 000 habitants) puis elle devient possession française (1915-1920) quelques années puis italienne à partir de 1920 jusqu'en 1945. 
Elle ne deviendra grecque qu'après la 2ème guerre mondiale (défaite italienne et allemande de 1945), en 1948 Kastellorizo devient enfin grecque.

A DECOUVRIR SUR L'ILE DE KASTELLORIZO (MEGISTI) :

Le petit port de Kastellorizo est construit en amphithéâtre dans une profonde baie, avec ses maisons néoclassiques aux toits de tuiles qui s'étalent au pied d'un rocher que domine l'ancienne forteresse des chevaliers de Saint Jean. Les maisons d'un ou deux étages aux façades blanches ou colorées de tons pastels, aux volets verts et grenats, aux balcons de fer forgé, la vie tranquille des habitants, les tavernes et cafés devant le port, qui proposent parfois des petits concerts de musique et de danse improvisés, une ambiance grecque traditionnelle qui conviendra aux personnes qui désirent le calme.
Au dessus de la ville, il reste quelques murs de la forteresse bâtie au 14ème siècle par les chevaliers de Saint Jean, le Castello Rosso.
La cathédrale Agios Constantinos construite en 1833 a été édifié avec 12 colonnes de granit provenant du temple d'Apollon du site de Patara en Anatolie (Asie mineure).
Il reste quelques églises comme Aghios Nikolaos du 11ème siècle dont les fresques sont exposées au musée. 
Le petit musée archéologique expose les trouvailles faites sur l'île ainsi que des objets d'art populaire et quelques fresques byzantines.
Le tombeau dit "lycien", taillé dans la roche comme ceux qui se trouvent en Asie mineure, est situé au pied de la forteresse. Il s'agit d'un tombeau grec creusé suivant le même style que les tombes lyciennes, c'est un tombeau unique en Grèce.
Dans le site de Paleokastro, acropole antique et forteresse dorienne, sur la porte il y a une inscription du 3ème siècle avant J.C mentionne le nom de Megisti.
Des murs cyclopéens de la période mycénienne près de Kampos (entre Mounta et Paléokastro) et dans la petite plaine près d'Agios Ioannis.
Dans l'île deux monastères Prophitis Ilias et Agia Triada.
Visite en barque de la grotte marine de Perasta située au sud est qui est une des plus grande de Grèce (40 m de large, 75 m de long, 35m de hauteur) et qui présente un riche décor de stalactites. Elle est appelé Trypa « le trou » ou Phokiali « territoire des phoques » (phoques moines protégés).