GUIDE TOURISTIQUE A DESTINATION DES ILES GRECQUES : VOYAGE SUR L'ILE DE SERIFOS

DESCRIPTIF, GEOGRAPHIE DE L'ILE DE SERIFOS :

L'île de Sérifos est située entre Kythnos et Sifnos dans l'archipel des Cyclades de l'ouest. C'est une petite île de 70 km2, montagneuse, rocailleuse et assez aride, au moins en apparence, à part quelques petites vallées fertiles dont celle de Livadi (peut-être que son nom viendrait de aride, ce qu'elle n'est pas véritablement). Elle a une forme presque circulaire avec un sommet, le mont Troulos à 585 mètres planté en son milieu. Sa population (environ 900 habitants) vivait principalement à l'origine de mines de cuivre et de fers qui sont maintenant épuisées et non rentables (activité reprise en 1884 et arrêtée au milieu du 20ème siècle en 1963). Il restait l'agriculture (figuiers et oliviers) et la pêche côtière avant l'arrivée du tourisme. Celui-ci se développe doucement grâce à quelques belles plages de sable et une atmosphère paisible, détendue. La majorité des vacanciers sont grecs et profitent tranquillement du temps qui passe, se reposer dans la journée à la plage et le soir en bavardant tardivement dans les tavernes au bord de l'eau. Il n'y a pas autre chose à faire sur cette petite île (les hôtels et locations sont simples). La petite capitale Chora perchée sur son piton rocheux a conservé le charme des vieux villages grecs et les anciennes maisons commencent à être réhabilitées par des Athéniens fortunés en quête d'authenticité. 

MYTHOLOGIE, HISTOIRE DE L'ILE DE SERIFOS :

La méduse au regard pétrifiant et à la chevelure faite de serpents vivait à Gorgoni, une île lointaine et inconnue et transformait de son simple regard chaque chose en pierre.
La tradition mythologique précise que Persée aurait grandi à Sériphos. Akrisius, roi d'Argos, avait été à Delphes pour savoir s'il aurait un fils pour lui succéder sur le trône, et reçu un oracle qui précisait qu'il serait tué par son petit fils. Par peur, il enferma donc sa fille Danae dans une grotte afin de l'isoler. Zeus perça le subterfuge et engrossa Danae. Le roi Akrisius ne pouvait pas tuer sa fille aimée de Zeus ni l'enfant, fils de Zeus, car il risquait la colère du dieu. Alors il laissa la destinée faire son choix, il mit sa fille et l'enfant dans un coffre et le déposa en pleine mer afin qu'il soit porté par les courants loin de l'Argolide. Les vents et les courants auraient transporté le coffre jusqu'aux rivages de Seriphos. Danée et son fils furent accueilli par Dictys un des deux rois de Sériphos. La vie devait s'écouler tranquillement et Persée devint un jeune homme. Podylectes, l'autre roi de Sérifos, aimait Danae mais celle-ci rejetait ses avances. La présence de Persée était une gêne pour ses desseins, alors il envoya Persée, fils de Danae, tuer la méduse. Il était certain que Persée serait transformé en pierres par la méduse et qu'ainsi il se vengerait de Danae. Mais Persée possédait un bouclier fourni par Athéna qui ressemblait à un miroir et une épée remise par Hermès. Devant la méduse, il se protégea de son regard qui renvoyait la lumière et éblouit l'horrible gorgone, l'instant nécessaire pour pouvoir lui couper la tête. Il la transporta dans un sac et, revenu au palais du roi Podylectes, sortit la tête de méduse et transforma le roi et l'île en pierre. Peut-être ce mythe est aussi une explication pour les anciens grecs de l'aridité de l'île de Sérifos (Sérifos signifie l'aride).


Il existe peu d'informations sur les premiers habitants de Sérifos, des cariens? Des phéniciens? Des ioniens? Ces différents peuples pouvaient arriver de la même région (les côtes orientales de la méditerranée qui sont demeurées pendant toute la période de la Grèce antique (et jusqu'au 19ème siècle, des villes à prédominance grecque : actuellement les côtes turques) et l'île servait sans doute d'escale vers le Péloponnèse occupé depuis le 3ème millénaire par des peuples grecs. Il est probable que ces marins, qui venaient des côtes orientales, installèrent un comptoir de ravitaillement et s'implantèrent dès les époques reculées, comme ultérieurement les minoens, les mycéniens, puis les doriens, si bien que l'île de Sérifos, sans être particulièrement connue, et sans site archéologique encore visible à notre époque, était au 7ème siècle avant J.C une cité prospère grâce à ses mines de cuivre et de fer et avait déjà installé une démocratie. Elle était dès cette époque soit soumise soit une alliée d'Athènes.
Au début des guerres médiques, elle est alliée à la Perse sans doute pour ne plus payer les tributs à Athènes. La Perse vaincu à Salamine, elle rentre dans le giron des Athéniens.
Elle a donc suivi ensuite les aléas, les évolutions et les guerres athéniennes (guerres médiques et guerres du Péloponnèse entre autres), pour ensuite appartenir à la royauté macédonienne après la bataille de Chéronée (338 avant J.C), puis à l'empire romain en 146 avant J.C. Les armées romaines la détruisent en 88 avant J.C car elle s'était allié à Mithridate (elle devient à cette époque un lieu d'exil comme plusieurs îles arides de Grèce), et ensuite elle va devenir membre de l'empire Byzantin.
L'empire byzantin subit pendant des siècles des changements importants, des revers, perd et gagne des territoires, les îles qui n'ont pas d'importance stratégiques sont abandonnées à leur sort. Comme les autres Cyclades, Sérifos subit donc des invasions barbares et des razzias de pirates. Elle devient vénitienne et franque après le siège de Constantinople en 1207 (duché de Naxos) puis passe sous domination turque après les pillages de Barberousse en 1537. Elle demeure turque jusqu'à la guerre d'indépendance en 1821 (presque 300 ans sauf pendant 4 ans entre 1770 et 1774 ou une escadre russe s'empare de quelques îles pendant la guerre russo-turque) elle devient membre du nouvel état grec après d'indépendance (proclamée en 1830).

A DECOUVRIR SUR L'ILE DE SERIFOS :

- Chora : la petite capitale de l'île s'est développée autour du Kastro vénitien (construit vers le 15ème siècle) situé sur un piton rocheux. Les petites maisons blanches dévalent du vieux château et des hauteurs de la colline, et s'accrochent à la pente. Les petites ruelles en escaliers, avec les dalles dont les contours sont surlignés à la chaux, ses chapelles (Aghios Eleftherios, Aghios Konstantinos, Aghios Ioannis Theologos) les maisons traditionnelles et médiévales font de cet ancien village maintenant assoupi un ensemble typique des Cyclades. La ville abrite deux petits musées, un archéologique (quelques restes de statues et de morceaux de marbre) et un d'art populaire (broderies traditionnelles). La vue au sommet sur l'île est éblouissante et récompensera des efforts faits pour y accéder ( ou pour moins de fatigue il est préférable de monter de Livadia en bus si possible et de redescendre à pied en parcourant le chemin muletier qui coupe les lacets de la route asphaltée).


- Livadia : le port situé au fond d'un golfe bien abrité possède une plage de sable, des cafés, quelques commerces, des tavernes, quelques hôtels et locations d'appartements. Des bus relient le port et la petite capitale située sur les hauteurs de l'île.
- Panagia : un tout petit village situé de l'autre coté des monts Troulos qui doit son nom à une église ancienne (10 ou 11ème siècle). Les fresques sont très anciennes mais malheureusement peu visibles car recouvertes des vapeurs d'huiles brulées et des bougies consumées au fil des siècles dans l'église.


- Monastère des Taxiarques : ce monastère est une forteresse bâti en 1572, il a été pillé plusieurs fois mais contient malgré tout quelques icônes datées des environ de 1600 et des manuscrits byzantins. Il n'est presque plus ouvert au public ou de façon un peu aléatoire, et il est donc difficile de pouvoir le visiter, si cela est possible  n'oubliez pas d'avoir une tenue correcte (épaules couvertes, jupe longue  pantalon). 
- Mégalo Livadi : cet endroit isolé à une extrémité de l'île était jusqu'au début du 20ème siècle le port d'où partait les minerais extraits sur l'île (cuivre et fer). Grâce à sa belle plage, le port aux quelques maisons blanches revit un peu l'été avec quelques tavernes.
- Tours hellénistiques : située sur un point avancé de l'île, au dessus du village de Koutalas (10 km de Chora) existe un vieil habitat médiéval fortifié avec quelques ruines de maisons et de rempart, et à proximité une tour du 3ème siècle avant J.C dénommée la tour blanche, et près de la plage de Maliadhiko une autre tour : Psaropyrgos.

Plages :
Voir ci-dessus : Livadi et Mégali Livadi.
Autres plages pas trop difficiles d'accès : Platy Gialos, Sikamia, Livadakia, Agios Sostis, Agios Ioanis. 


Comment arriver à Sérifos depuis la France et depuis la Grèce?

- Vols réguliers quotidiens Paris Athènes sur les compagnies Aegean Airlines, Air France puis vols intérieurs Athènes Milos puis ferrys Milos Sérifos.
- Charters Paris Athènes (départs de province en saison touristique : Lyon, Nantes, Toulouse, Marseille, Strasbourg, etc...) puis bateaux au départ du Pirée pour le port de Livadi situé à environ trois kilomètres de la capitale Chora située sur les hauteurs de l'île de Sérifos. 

Différents bateaux possibles suivant les périodes et compagnies maritimes: highspeed ou ferrys.
Nombreux bateaux entre les îles des Cyclades au départ du port de Livadi pour Sifnos, Kythnos, Sérifos et irrégulier pour Santorin, Folegandros via Milos, etc... 

Nos possibilités de séjour sur l'île de Sérifos :
Hôtels de catégorie C situés dans la petite station balnéaire et port de l'île : Livadi. 
Locations de studios et appartements à Livadi.
Location de maisons : non disponible à Livadi et Sérifos.